V - Epanouissement à Chevreuse > Conrad Kickert expose avec Braque, Utrillo, Vlaminck
Kickert participa à plusieurs expositions de groupe dans des galeries. A la Licorne,
en janvier, dans une compagnie relevée, avec Braque, Dufy, Matisse,
Signac, van Dongen et Vlaminck sans oublier bien sûr Gromaire et Alix
mais aussi avec Lhote qui n’avait pas encore appris le hollandais. Dans
la même galerie en février, avec un groupe de camarades auxquels le
marchand avait joint Utrillo et Suzanne Valadon. Chez Bernheim-Jeune
(du 28 mars au 8 avril), la liste des exposants est encore plus
copieuse, vingt-neuf peintres de B comme Bonnard à V comme Vlaminck.
C’était beaucoup pour Gustave Kahn, une fois de plus à l’étroit dans
les colonnes du Mercure de France (1),
qui en retint onze : Bonnard, Braque, Derain, Kisling, Léopold
Levy, Suzanne Valadon, Utrillo, Signac, Pascin, Matisse... et Kickert
dont il signala les "paysages fauves aux tons de tapisserie" (2).
Dans une compagnie tout aussi choisie, Kickert fut présent en juillet
au salon triennal de Gand qui, du fait de l’interruption due à la
guerre, suivait celui de 1913. Malgré le groupement par nation, Conrad
exposait avec les Français et son "paysage aux tons chatoyants" (3) fut retenu par le critique de l’Horizon parmi "les œuvres capitales de cette section" avec celles de Matisse, Marquet, Foujita, etc. (4).
Il entre ce même mois à la galerie Léon-Marseille,
la plus renommée de la rive gauche, qui prendra en dépôt des toiles
importantes de lui, sans qu’elle ait de droits d’exclusivité.
En fin d’année, Kickert envoie un paysage et une nature morte chez Bernheim-Jeune (5),
reprenant sa place dans le carrousel, cette fois-ci dans le groupe II
qui présentait 32 peintres dont les noms commençaient par les lettres H
à M. Le futur académicien Edmond Jaloux (6) remarqua ses "deux toiles gratinées et savantes" tandis que Gustave Kahn (7)
à propos d’œuvres qui ressemblaient à celles qu’il avait jugées
favorablement en avril à la même galerie rend cet incompréhensible
verdict : "Conrad Kickert suit tout dernier mouvement".
(1) : Gustave Kahn in Mercure de
France de mai 1922 … ce qui était tardif pour une exposition se
terminant le 8 avril, mais peut-être voulu, car Gustave Kahn avait dit
son exaspération devant ces expositions de premier, deuxième puis
troisième groupe "qui n'ont aucune signification", ce qui était bien
vrai.
(2) : CK exposait deux vues de Talou.
(3) : "Le Matin d'été" 1921 (81 x 100 cm) Opus A.21-22 ; sans doute la toile montrée au salon d'Automne 1921.
(4) : Marguerite Devigne in l'Horizon (Bruxelles) du 1er juillet 1922.
(5) : Du lundi 18 au samedi 30 décembre 1922 :
"la Cour de Préfleury" 1922 Opus A.22-35 ;
"Trois citrons" 1922 Opus A.22-25.
(6) : Edmond Jaloux in les Nouvelles littéraires du 6 janvier 1923.
(7) : Gustave Kahn in Mercure de France du 15 janvier 1923.